Sans titre / Visage

Henri Michaux

Namur, 1889 - Paris, 1984

Crayons de couleur sur papier
32 x 24 cm
D. 286
Achats du musée, 1982
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Information

L’aventure d’Henri Michaux est singulière ; écriture, peinture, dessin, il est peu de domaines qu’il n’ait expérimentés. En 1922, la lecture des Chants de Maldoror du comte de Lautréamont (1846-1870) déclenche en lui le besoin d’écrire son premier texte, Cas de folie circulaire. Puis, c’est la révélation de l’œuvre de Paul Klee (1879-1940), en 1925, lors de la première exposition du groupe surréaliste, qui le conduit au dessin et à la peinture, jusqu’alors pour lui « abominable réalité ». Il réalise en 1927 sa première Narration, véritable alphabet où s’entrecroisent signes et idéogrammes ; écriture et peinture deviennent inséparables et souvent réunis dans les mêmes livres.

Abordant la création plastique sans connaissances techniques et avec liberté, celle-ci est pour lui introspection de l’acte créateur, émergence de visions intérieures, éclosion du signe. La diversité des matériaux utilisés, encre de Chine, aquarelle, gouache, crayon puis huile et acrylique, dont il expérimente toutes les ressources et spécificités, offre une multiple variété d’approches dans un œuvre qui, pourtant, garde toute sa cohérence, son seul objet étant de « peindre l’homme en dehors de lui, peindre son espace ».

Entre 1980 et 1981, à la suite d’une blessure au pied, Henri Michaux reste immobilisé de longs mois au cours desquels il réalise une série d’une soixantaine de dessins, sorte de carnet de route de son retour au monde et à la vie. Avec des moyens modestes – feuilles blocs et crayons de couleur – qui conviennent à sa faiblesse de convalescent, il trace cette série de dessins où la fragilité se mue en force, et dont le musée conserve quatre étonnants visages : Homme ampoule, Homme hache, Homme trompe, Homme dormeur, aux faces et profils précaires et fragiles prêts à s’évanouir au plus léger frôlement, où la couleur, vaporeuse et frémissante, devient expression.

« Hommes, regardez-vous dans le papier », écrit Henri Michaux en 1946 dans En pensant au phénomène de la peinture.

 

Cette œuvre n’est pas exposée dans le musée actuellement


Henri Michaux, Sans Titre / Visage © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Henri Michaux, Sans Titre / Visage © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

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