Le Moulin joli

Hubert Robert

Paris, 1733 - 1808

Vers 1765
Sanguine
33,5 x 48 cm
D. 36
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot

Information

Situé sur un bras de la Seine, à Colombes, le Moulin Joli appartient depuis 1756 à Claude Henri Watelet, receveur général des finances, graveur et amateur d’art qu’Hubert Robert a connu à Rome, et dont il demeurera un proche. Watelet, qui rédige en 1756 pour l’Encyclopédie l’article « Fabriques » et en 1764 un Essai sur les jardins, est l’un des premiers à avoir renouvelé le goût pour les jardins naturels. Ainsi, au Moulin Joli, nous sommes dans une « ferme ornée » où le naturel et le rustique, qui inspireront l’abbé Delille1 (1738-1813) sont privilégiés au contraire des jardins ornés de fabriques2.

Hubert Robert, dont Élisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) peindra le portrait au Moulin Joli, le représente au centre d’une large vue panoramique, embrassant les grands saules qui faisaient le charme du lieu dont le prince de Ligne écrira : « Asseyez-vous entre les bras d’un saule au Moulin Joli sur les bords de la rivière, lisez, voyez et pleurez et ce ne sera pas de tristesse mais d’une sensibilité délicieuse... » Illusion de nature, espoir de retour au paradis perdu, retraite idyllique de privilégiés que seuls quelques lavandières et pêcheurs de fantaisie rapidement croqués viennent animer.

1. Les Jardins ou l’Art d’embellir un paysage, 1782, Chant III
2. Construction prenant part à la composition paysagère d’un parc et en ponctuant le parcours. Elle peut être d’inspiration antique (temples, pyramides, colonnes...), rustique (chaumière, grotte, passerelle...) ou exotique (pagode).


Hubert Robert, Le Moulin joli, vers 1765 © Musée de Valence, photographie Philippe Petiot

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