Nef de Sainte-Marie-des-Anges

Hubert Robert

Paris, 1733 -1808

vers 1757-1758
Sanguine
48 cm x 37,5 cm
D. 73
Don J.V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

L’inscription portée sur la monture du dessin par Julien-Victor Veyrenc, Sacristie de Saint-Pierre à Rôme, montre une nouvelle fois qu’il ne connaissait pas la ville et a confondu les deux basiliques,certainement en raison de leur monumentalité.C’est en effet la basilique Sainte-Marie-des-Anges que représente ici Hubert Robert. Basilique réalisée au XVIe siècle par Luigi Vanvitelli à la demande du pape Pie IV en transformant le caldarium, le tepidarium et l’immense frigidarium des antiques thermes de Dioclétien.

Ce dessin, réalisé vers 1758, peu après l’arrivée à Rome, est encore loin de la « maestria graphique », selon le terme de Victor Carlson, que l’artiste atteindra en 1763 pour représenter la basilique Saint-Pierre. En effet, c’est à une composition encore assez rigide, construite à la règle et aux traits parfois maladroits, que nous voyons ici. Composition mettant l’accent sur les lignes verticales de l’architecture et des colonnes qui contrastent avec la lumière éclatante qui, depuis la galerie de gauche, vient illuminer la voûte. Cependant, Hubert Robert nous offre déjà un espace complexe, campé sur les bords de la feuille par les sombres colonnes et piliers, laissant deviner à droite et invitant à parcourir à gauche les larges galeries de la basilique. Immensité traduite au moyen de minuscules silhouettes drapées à l’antique qui viennent animer la scène au premier plan comme dans les lointains.

C’est par comparaison avec divers dessins des mêmes années, signés et datés par l’artiste, que cette sanguine a pu être donnée aux années 1757-1758, ce qui la place parmi les premières réalisations de l’artiste à Rome. Comparaison aussi avec un dessin du musée des Offices à Florence, désormais attribué à Jean Robert Ango, daté de 1758, qui reprend notre sanguine en sens inverse, ce qui vient donc la situer sans doute un peu plus tôt, entre 1757 et 1758. Ango, dessinateur vivant à Rome entre 1758 et sa mort en 1774, avait l’habitude de reprendre ou de copier des dessins d’Hubert Robert en les signant ou les monogrammant comme s’ils étaient de lui.


Hubert Robert, Nef de Sainte-Marie-des-Anges,vers 1757-1758 © Musée de Valence

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