Ruines des palais impériaux

Hubert Robert

Paris, 1733 -1808

Vers 1761-1762
Sanguine
38 cm x 33 cm
D. 40
Don J.V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

Le mont Palatin est, parmi les sept collines de Rome, celle de la fondation de la ville, et la légende (Tite-Live, Histoire romaine, livre I) veut que Romulus et Remus y aient été découverts par la louve qui les nourrit. Tite-Live cite aussi une autre légende : Rome trouverait son origine dans la ville de Pallantium, fondée par Évandre, roi grec venu d’Arcadie. Tout d’abord quartier de la classe dirigeante, le Palatin deviendra celui des empereurs qui, les uns après les autres, y feront bâtir leurs palais, dont les restes demeurent encore aujourd’hui visibles : premier palais impérial d’Auguste, Domus Tiberiana de Tibère, Domus Aurea de Néron, monumental palais des Flavi érigé par Domitien…

Au Moyen Âge, la colline devenue un champ de ruines est fortifiée par la famille des Frangipane, et, à la Renaissance, les Farnèse et les Barberini y créent des jardins et y plantent des vignes. Aujourd’hui, les jardins Farnèse et leur nymphée recouvrent encore la Domus Tiberiana. Le Palatin fut certainement, pour les artistes en résidence à l’Académie, l’un des lieux de prédilection pour dessiner fragments antiques, ruines et perspectives sur Rome.

Comme Hubert Robert, Fragonard dessinera le site dans les années 1759-1760 ainsi qu’en témoigne une sanguine du musée Getty de Malibu, qui nous le montre sous un angle assez proche. Hubert Robert utilisera cette sanguine, associée à une vue du temple de la Concorde, pour composer en 1761 un tableau, Le Temple de Saturne, aujourd’hui conservé à la Matthiesen Gallery de Londres.

Déjà Hubert Robert fait preuve ici d’imagination en nous montrant, au pied des vestiges des palais, plus ruinés qu’ils ne l’étaient et envahis de végétation, les murs circulaires du temple de Jupiter Stator, dit aussi temple de Romulus, dédicace non pas au fondateur de Rome mais au fils de l’empereur Maxence, mort en 307. Temple conservé grâce à sa transformation en atrium de l’église Saints-Côme-et-Damien. Visible sur la droite, l’une des deux colonnes en cipolin (marbre vert) qui précédaient l’une des deux salles en abside flanquant les côtés du temple. Nous y trouvons déjà, rapidement et un peu maladroitement croqué, le scieur de fragments antiques et son stock de marbres et chapiteaux que nous retrouverons plus tard déclinés à part entière en souvenir italien dans Le Scieur de fragments antiques.


Hubert Robert, Ruines des palais impériaux, vers 1761-1762 © Musée de Valence

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