Vers 1766 - 1768
Sanguine brûlée
28 x 36,2 cm
D. 42
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Dès son retour en France, Hubert Robert, toujours curieux, s’intéresse à l’actualité de son pays et en particulier aux travaux effectués dans Paris, dont il deviendra le témoin privilégié à travers de nombreuses œuvres, peintures comme dessins.
Ainsi nous montre-t-il ici un des aménagements majeurs de Paris au XVIIIe siècle, celui de la nouvelle place Royale (actuelle place de la Concorde) conçue par Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) afin de créer une esplanade pour les fêtes publiques entre le jardin des Tuileries et les Champs-Elysées. Pour cela, il s’est placé en contrebas, à l’angle dans le fossé qui entoure la place (il ne sera supprimé qu’au Second Empire), dont il nous propose une vision encore en chantier, entre ville et campagne : glaneuse, porteuse d’eau, foin et charrette d’un côté qui prolongent l’inspiration des dessins italiens ; somptueux et hauts bâtiments nouvellement construits, parmi lesquels celui du nord-est est occupé par le garde-meuble royal, dont les galeries étaient ouvertes au public tous les premiers mardi du mois, de 9 heures à 13 heures entre « Quasimodo et la Saint-Martin » (de Pâques à la Toussaint). Composition tout en contraste entre un travail rapide et sommaire à la sanguine grasse pour le premier plan de la feuille, un dessin au trait fin et plus précis pour le garde-meuble et son pendant l’Hôtel de Coislin, de l’autre côté de la rue Royale qui les séparent.