Jésus et sainte Véronique

Attribué à Hieronymus III Francken

Bruges, 1611 - Anvers, ?

Huile sur bois
66 x 96,5 cm
P. 24
Fonds de l'évêché (collection d'Alexandre Milon de Mesme), 1910
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Information

Les œuvres des Francken, véritable dynastie sur cinq générations avec plus de quatorze peintres, sont difficiles à attribuer avec précision car ils exécutèrent tous des compositions aux personnages nombreux, pittoresques et élégants, peints dans des coloris vifs et précieux.

C’est l’historien d’art A. Blankert1 qui en 1967 réattribue ce tableau à Hieronymus Francken III, fils de Frans Francken le jeune (1581-1642), par comparaison avec une autre version du même sujet (à quelques détails près et dans les feuillages en particulier), signée et datée 1648, passée en vente à Bruxelles en 19132, puis repassée en vente à Berlin en 19283. Un autre tableau aussi proche du nôtre, là aussi à quelques détails près, et donné à Frans II Francken le jeune, est lui passé en vente à Villefranche-sur-Saône en 20094. Les musées de Quimper, de Rouen, Besançon... conservent aussi des tableaux du même sujet attribués à la dynastie des Francken.

Le sujet illustré ici est celui de Véronique essuyant avec un voile la sueur du visage du Christ tombé sous le poids de la croix pendant la montée au calvaire. Thème issu de plusieurs traditions et légendes qui apparaît tardivement, vers le cinquième siècle, ajouté en latin au texte de l’évangile apocryphe dit de Nicodème. Le nom de Véronique, est vraisemblablement un mot hybride mêlant grec et latin : vera icona, « véritable image ».
Dans notre tableau, réalisé dans une palette aux riches coloris et selon une composition ambitieuse, se déploie le long cortège montant vers le calvaire dont le Christ, auréolé d’or, occupe le centre. À droite, Véronique tend le linge blanc, encore immaculé, sur lequel le visage du Christ demeurera imprégné. Le large paysage panoramique, réalisé dans des tons froids et bleutés, nous montre le mont Golgotha avec à ses pieds les lointains de Jérusalem où se mêlent architectures antiques et églises gothiques. Le cortège des personnages, peints eux dans des tons chauds où dominent les rouges, mêle foule populaire, soldats, grand prêtre, larrons aux mains liées dans le dos et saintes femmes.


Attribué à Hieronymus III Francken, Jésus et sainte Véronique , XVIIe siècle © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Attribué à Hieronymus III Francken, Jésus et sainte Véronique , XVIIe siècle © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Inscription newsletter