Dessin mescalinien

Henri Michaux

Namur, 1889 - Paris, 1984

1955-1960
Encre noire, bleue et rouge sur papier
24,5 x 15,5 cm
D. 209
Achat du musée avec l'aide de l'Etat et de la Région dans le cadre du FRAM, 1989
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Information

L’aventure d’Henri Michaux est singulière ; écriture, peinture, dessin, il est peu de domaines qu’il n’ait expérimentés. En 1922, la lecture des Chants de Maldoror du comte de Lautréamont (1846-1870) déclenche en lui le besoin d’écrire son premier texte, Cas de folie circulaire. Puis, c’est la révélation de l’œuvre de Paul Klee (1879-1940), en 1925, lors de la première exposition du groupe surréaliste, qui le conduit au dessin et à la peinture, jusqu’alors pour lui « abominable réalité ». Il réalise en 1927 sa première Narration, véritable alphabet où s’entrecroisent signes et idéogrammes ; écriture et peinture deviennent inséparables et souvent réunis dans les mêmes livres.Abordant la création plastique sans connaissances techniques et avec liberté, celle-ci est pour lui introspection de l’acte créateur, émergence de visions intérieures, éclosion du signe. La diversité des matériaux utilisés, encre de Chine, aquarelle, gouache, crayon puis huile et acrylique, dont il expérimente toutes les ressources et spécificités, offre une multiple variété d’approches dans un œuvre qui, pourtant, garde toute sa cohérence, son seul objet étant de
« peindre l’homme en dehors de lui, peindre son espace ».

De 1955 à 1961, afin de retranscrire des états inexplorés de sa conscience, Henri Michaux mène de nouvelles expériences, celles des substances hallucinogènes, en particulier la mescaline, qu’il décrit dans plusieurs livres tels Misérable miracle en 1956 ou L’infini turbulent en 1957. Réalisés non pas sous l’emprise de la drogue, mais quelques heures plus tard, les Dessins mescaliniens transcrivent, « un peu à la manière d’un sismographe, le flux des ébranlements nerveux, des ondes de l’encéphale soumis à l’action des hallucinogènes ».Dessins à la morphologie labyrinthique, à l’espace envahi et mouvant, au graphisme acéré et oscillant où la mescaline modifie le trait, l’altère dans une vibration de plus en plus rapide vers un mouvement « affolé », comme une écriture devenue indéchiffrable sous l’effet d’une pensée fulgurante.

 

Cette œuvre n’est pas exposée dans le musée actuellement

 


Henri Michaux, Dessin mescalinien, 1955-1960 © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Henri Michaux, Dessin mescalinien, 1955-1960 © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

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