La Villa Madame

Hubert Robert

1733 - 1808

vers 1761 - 1762
Sanguine
28,5 x 36,5 cm
Ni signé, ni daté
D.44
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

Cette élégante demeure qu’Hubert Robert a représentée, dans une approche quelque peu romantique, marquée par les outrages du temps (la corniche et les balustrades en partie érodées, les murs croulant sous une épaisse végétation) est aujourd’hui difficilement identifiable. Peut-être faut-il y voir l’une des nombreuses villégiatures qui entouraient alors Rome, ou plutôt l’un de ces paysages de fantaisie réinventés par l’artiste.
Ainsi, la façade du palais avec sa haute baie centrale entourée de fenêtres surmontées de modénatures courbes ou triangulaires, avec sa galerie de toiture semi-ruinée où ne figure plus qu’une seule statue, rappelle la façade des palais du Capitole tels qu’il les représente dans les années 1761-1762.
Cependant, la large terrasse qui jouxte le pavillon et les deux hautes voûtes en plein cintre qui la soutiennent ne sont pas, elles, sans évoquer la longue et spectaculaire allée à soutènements voûtés donnant accès à la villa Madame, telle qu’on peut la voir dans les peintures d’Hubert Robert conservées au musée de l’Ermitage ou dans l’aquarelle de l’Albertina de Vienne.
Le dessin fin et léger de ce pavillon, le rendu des masses de la pierre par de longues hachures horizontales ou légèrement inclinées, les silhouettes rapidement esquissées en quelques traits synthétiques des petits personnages près des escaliers, ou celles un peu plus élaborées appuyées sur une grosse pierre au premier plan, comme on les voit aussi dans les premiers dessins italiens de l’artiste, tout concourt à dater cette Villa Madame des années 1761-1762.
Si Hubert Robert construit son dessin en jouant sur deux perspectives diagonales qui s’articulent dans l’angle où se joignent la galerie et les hauts murs protégeant l’escalier d’accès au palais, c’est dans une utilisation délicate et subtile de la sanguine et du tracé qu’il traduit toute la poésie du lieu semi-abandonné.

Hubert Robert, La Villa Madame, vers 1761 - 1762, Sanguine © Musée de Valence, photographie Cédric Prat, Studio L'Œil Ecoute

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