L'Arbre renversé

Hubert Robert

1733 - 1808

vers 1762 - 1763
Sanguine
32 x 45 cm
Ni signé, ni daté
D.34
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

La typologie et la représentation des arbres et des feuillages mériteraient, à eux seuls, une étude complète dans l’oeuvre d’Hubert Robert.
S’il leur a souvent offert une part considérable dans ses paysages, aimant à en montrer les courbes et ondulements, les bruissements et les colorations changeantes comme dans La Vieille Hutte sous les grands arbres, les Femmes à la fontaine dans un parc à l’abandon de l’année 1763, ou plus tard, en 1780, dans La Fuite de Galatée, il en a plus rarement fait, comme ici, le sujet central du dessin en leur donnant tout l’espace de la feuille et n’y ajoutant aucun des motifs pittoresques ou personnages qui lui sont coutumiers.
Au sein de cette typologie, l’arbre à demi mort, au tronc noueux et aux branches décharnées, reviendra tout au long de son oeuvre, jusqu’à devenir, au faîte de sa carrière, le sujet d’une série de ses plus célèbres tableaux, ceux représentant l’abattage des arbres dans les jardins de Versailles. Dans le parc après l’orage, autre vue plus générale sur des arbres abattus au sein d’un large paysage, nous montre un arbre déraciné et étendu au sol, dont le feuillage est sensiblement le même que dans notre dessin. Motif qui pourrait alors avoir été repris, bien plus tard en France, dans la peinture.
Mais ici, entre vie et mort, pas de tronc noueux ou d’arbres déchiquetés, seuls figurent les feuillages encore vivaces et luxuriants pour quelques brèves journées de hautes branches abattues au sol. Cadrage insolite et fragmentaire, ne laissant rien deviner de l’histoire de cet arbre et de ce qui précède les branches encore touffues à l’extérieur du dessin : tronc déraciné par la tempête, déchiré par le vent, foudroyé par l’orage ? À l’imagination du spectateur d’en décider.
Le traitement nerveux du dessin, l’espace du papier laissé quasiment blanc dans le bas de la feuille, le graphisme des feuillages, comme les hachures diagonales qui évoquent la masse ombrée d’autres frondaisons permettent de dater ce dessin des années 1762-1763.

Hubert Robert, L'Arbre renversé, vers 1762 - 1763, Sanguine © Musée de Valence, photographie Cédric Prat, Studio L'Œil Ecoute

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