Le Dessinateur du vase Borghèse

Hubert Robert

Paris 1733 - 1808

vers 1775
Sanguine sur papier
36,5 x 29 cm
D. 28
Don Julien-Victor Veyrenc, 1835
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot

Information

Imaginons : Hubert Robert, comme à son habitude, s’est assis au sol pour dessiner deux des symboles les plus célèbres de l’art antique, le Colisée, plus vaste amphithéâtre jamais construit, et le vase Borghèse. Mais non, pure invention de l’artiste, car le vase Borghèse, trouvé au XVIe siècle à l’emplacement des jardins de Salluste, est alors conservé bien loin du Colisée, dans la villa Borghèse, avant d’être acquis par Napoléon et aujourd’hui exposé au musée du Louvre.

Sur la dalle de pierre située au pied du vase, Hubert Robert a porté une inscription latine : « ROMA / QUANTA FUIT / IPSA / RUINA DOCET » ( « Rome, ce qu’elle a été, même sa ruine l’enseigne »). Elle vient démontrer l'érudition de l'artiste, qui - chose rare parmi ses contemporains peintres ou sculpteurs - a suivi des études classiques poussées.

Ainsi, dans ce souvenir, pur caprice* exécuté dix ans après le retour en France, c’est encore à la grandeur de la Rome antique, à son art monumental et inventif demeuré « intact » malgré les outrages du temps, qu’Hubert Robert rend ici hommage.

S’il représente avec fidélité le vase et son cortège de satyres et de ménades, Hubert Robert modifie en revanche le Colisée qu’il surélève d’un niveau d’arcatures, pour réinventer un paysage de ruines, à la fois sujet à peindre et support de réflexion devant le temps écoulé, où l’admiration se teinte d’émotion.

* En peinture, le "caprice" (de l'italien capriccio) est une représentation imaginaire ou partiellement imaginaire.

 

Ecoutez les pistes audio au sujet des dessins d'Hubert Robert :

parcours adulte et parcours enfant


© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot

© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot

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