Le Retour du troupeau

Hubert Robert

1733 - 1808

vers 1773
Sanguine
45 x 31,5 cm
Ni signé, ni daté
D.92
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

Dans cet autre souvenir italien dont il est bien difficile de situer le lieu exact, Hubert Robert associe une nouvelle fois architecture antique et scène de vie rustique.
Ici encore, il choisit d’ouvrir une perspective diagonale à travers un haut passage voûté qui ne laisse aucune place, ou si peu, à la végétation. C’est à la surface et à l’appareillage de la pierre, aux reflets ombres ou passages qu’y trace et découpe la lumière solaire qu’Hubert Robert s’attache avant tout.
Pierre restituée à la vie, dans la partie basse de la composition par le retour d’un troupeau et de ses bergers, observé avec intérêt par deux jeunes femmes et un bébé.
Outre les deux dessins valentinois, le thème du troupeau sous une arche antique se retrouve encore dans plusieurs tableaux. Le Passage de troupeau devant le Colisée et l’arc de Constantin du musée Calvet à Avignon, où l’on peut voir, en sens inverse, les deux jeunes femmes montées sur leurs mulets chargés de bassines, les moutons et le chien. Plus proche de notre dessin, Le Retour du bétail du Metropolitan Museum of Art à New York en offre une composition inversée et plus élaborée. Les détails architecturaux et décoratifs y fourmillent, les personnages y sont multipliés, mais le parti pris général, la place laissée à l’architecture demeurent les mêmes. Ce troupeau et ses bergères se retrouvent encore, petites silhouettes à demi dissimulées derrière un amas de terre et de rochers dans Le Colisée du musée de l’Ermitage.
La figure de jeune paysanne coiffée d’un fichu et menant son âne ou son mulet chargé de bassines, présente dans toutes ces oeuvres, est directement inspirée du Retour du
marché de François Boucher (1703-1770). En effet, sans doute sensible aux critiques de Diderot qui lui demande de regarder les figures bien dessinées et proportionnées de Boucher, Hubert Robert lui emprunte ce motif.
Hommage aussi à l’artiste qui l’avait reçu à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1766. Jeune femme et bassines que l’on rencontre à nouveau, mais assise par terre, au premier plan du Bassin entouré d’une colonnade (la villa Giulia), conservé là encore au musée de l’Ermitage.

Hubert Robert, Le Retour du troupeau, vers 1773, Sanguine © Musée de Valence, photographie Cédric Prat, Studio L'Œil Ecoute

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