Portrait de Charles-Jean de Saulces de Freycinet ou Portrait supposé d’Albert Bouchet

Jean-Baptiste Perronneau

Paris, 1715 - Amsterdam, 1783

18e siècle
Pastel sur papier vergé bleu-gris
77,5 x 56 cm
Pas. 6
Legs A.-C. de Saulces de Freycinet, 1946
© Musée de Valence, photographie Eric Caillet

Information

C’est la relecture en 1960 d’une signature aujourd’hui effacée, « Perroneau 1771 », qui a permis de réattribuer à Perronneau ces deux portraits légués au musée en 1942 par Anne Cécile de Saulces de Freycinet, en même temps que quatre autres pastels réalisés en 1771 par Elisabeth Armand (1756-1841) épouse de Pierre de Saulces de Freycinet. Perronneau commence une carrière de portraitiste dans les années 1740 et expose à Paris au Salon où, en 1750, un incident l’oppose à celui qui sera son grand rival, Maurice Quentin de Latour (1704-1788). Il est admis à l’Académie en 1753, devient le portraitiste des milieux intellectuels et artistiques, clientèle que lui « abandonne » Quentin Latour, mais doit à partir de 1755 se faire une clientèle en province et dans toute l’Europe.

Si ces deux portraits sont bien le reflet de la société du temps, c’est surtout à l’homme et à la femme - dont il veut saisir « le tempérament même » - que Perronneau s’intéresse : homme d’âge mur, à l’expression légèrement hautaine et au sourire retenu, au regard réfléchi, au caractère affirmé et sérieux ; femme pensive et discrète au regard méditatif et empreint de lassitude. On y retrouve la simplicité des figures, prises dans un ovale de pierre où le vêtement est la seule concession aux accessoires et au décor pour mettre en valeur les visages. L’artiste combine ici toutes les ressources du pastel : modelé fondu travaillé en estompe comme nervosité du trait, relief apparent de la texture, aspect vibratile et velouté de la matière… Mais il fait surtout preuve d’un immense talent de coloriste, d’une science des reflets et du modelé en pleine lumière, en particulier avec une sorte de « division » des tons par une technique faite de hachures de couleurs pures, et une coloration particulière des ombres en dégradés de verts.

 Cette œuvre n’est pas exposée dans le musée actuellement


© Musée de Valence, photographie Eric Caillet

© Musée de Valence, photographie Eric Caillet

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